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Portrait de coach: Sylvain Carle - Esplanade Québec
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Portrait de coach: Sylvain Carle

Sylvain Carle a accumulé toute une expérience en entrepreneuriat, en coaching et en investissement d’impact, auprès de plusieurs organisations de renom. L’Esplanade est heureuse de le compter parmi ses coach.e.s d’affaires !
Depuis combien de temps es-tu à l’Esplanade en tant que coach ?

La super cohorte de l’automne 2021, c’est la première cohorte que j’ai accompagnée. Mais même avant, je vous connaissais comme voisin dans l’écosystème des incubateurs-accélérateurs. Il y a des entreprises, par exemple Nectar, qui passaient par l’Esplanade d’abord et qui venaient nous voir chez Real Ventures ensuite. Il y en a d’autres qui ont fait le chemin inverse, comme Locketgo. J’ai toujours suivi ce qui se passait à l’Esplanade, et avec la super cohorte, le contexte était opportun pour que j’y participe.

Selon ce que tu as pu voir, sur quels enjeux les entrepreneur.e.s que tu accompagnes ont-ils et ont-elles besoin d’aide ?

Je pense qu’il y a 2 éléments qu’on peut mettre en lumière. D’abord, leur innovation est souvent en avance par rapport au marché. Donc ils sont un peu dans l’évangélisation : ils et elles doivent beaucoup expliquer, les client.e.s ne savent pas nécessairement comment financer ce genre de projet. On parle, par exemple, de transformer un bâtiment commercial et industriel pour qu’il n’ait plus à utiliser d’énergie fossile.

Ensuite, les entrepreneur.e.s pour lesquel.le.s je travaille ont souvent un background scientifique ou technologique. Ils et elles travaillent fort sur leur produit, mais pas autant sur leur entreprise. Or, quand on va chercher du financement, le produit qu’on vend aux investisseur.e.s, c’est notre entreprise ! Il faut donc travailler sur son organisation, sur sa culture, ses valeurs, sa mission.

Quand on va chercher du financement, le produit qu’on vend aux investisseur.e.s, c’est notre entreprise !

C’est là où on permet à la réflexion sur la théorie du changement et l’ambition d’impact qui est faite à l’Esplanade de s’insérer dans toutes les facettes de son développement.

Peux-tu nous résumer ton parcours ?

J’ai été entrepreneur pendant une quinzaine d’années. Dans les années 2000, j’ai cofondé des startups technologiques. C’est là que j’ai appris comment on finançait des entreprises, comment elles se développaient en mode accéléré. En 2012, j’ai quitté Needium, la compagnie où j’étais, et que j’avais fondée, et je suis allé travailler chez Twitter, à San Francisco. J’y suis resté deux ans. J’y ai beaucoup appris sur les entreprises de ce stade d’hypercroissance !

En 2014, je me suis joint comme associé à Real Ventures, un fonds d’investissement de capital d’amorçage en technologie à Montréal (un fonds pour aider les entreprises en démarrage). Parallèlement, je suis devenu directeur général de l’accélérateur FounderFuel. J’ai occupé ces rôles-là pendant 6 ans.

Aujourd’hui, je travaille sur l’accompagnement d’entrepreneur.e.s d’impact en environnement, principalement avec l’équipe d’Innovobot et notre nouveau Fonds Résonance. Je travaille aussi sur la mise en place d’un nouveau fonds d’investissement qui va s’appeler Objectif 13, en référence à l’objectif de développement durable (ODD) numéro 13 des Nations unies. Cet objectif, c’est la lutte contre les changements climatiques.

Qu’est-ce qui t’intéresse dans l’investissement d’impact ?

Après plusieurs années comme entrepreneur et ensuite comme investisseur, j’ai pu me rendre compte que ce n’est pas la technologie en soi qui m’intéresse le plus. J’aime la technologie, c’est utile, mais selon moi, c’est un moyen et non une fin : ce qui est le plus pertinent, je trouve, c’est ce qu’on peut faire avec.

J’ai la conviction que les entrepreneur.e.s sont des acteurs de changements.

Mon intérêt pour l’investissement d’impact vient aussi d’une réflexion personnelle sur la crise climatique. Et puis j’ai la conviction que les entrepreneur.e.s sont des acteurs de changements, que ce sont des gens qui sont capables de faire avancer les choses !

C’est en discutant avec l’équipe de l’Esplanade qu’on est arrivés à l’idée de lancer une super cohorte en action climatique, qui rassemblerait plusieurs programmes et plusieurs partenaires, et qui accompagnerait des entrepreneur.e.s qui veulent avoir un impact positif sur le climat. On les aide autant sur la commercialisation, les partenariats et le financement, que sur le développement de leur théorie du changement. Ça nous a amenés à aller chercher des partenaires stratégiques, dont la Ville de Montréal, avec qui ça a bien fonctionné, comme elle est dans sa propre réflexion sur la décarbonation.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de devenir coach – ou mentor ?

J’aurais aimé avoir plus d’aide quand j’étais moi-même entrepreneur ! Quand j’ai fait ma première levée de financement, dans les années 2000, je suis allé chercher 1 million de dollars.

J’aurais aimé avoir plus d’aide quand j’étais moi-même entrepreneur !

Il n’y avait pas grand monde dans mon entourage qui avait fait ça. À l’époque, j’ai certainement fait des erreurs que j’aurais pu éviter si d’autres personnes m’avaient aidé et conseillé.

Tu as maintenant une grande expérience de coaching.

Oui, j’ai accompagné des entrepreneur.e.s à plusieurs endroits. J’ai été mentor chez Techstars à Toronto, et à Montréal, donc, chez FounderFuel, où j’étais directeur mais aussi « super mentor ». J’ai aussi été mentor dans le programme Venture for climate tech à New York.

Peux-tu nous parler de ton expertise, notamment en technologie propre ?

Je vois bien que pour lutter contre les changements climatiques, la compilation et l’analyse de données sont essentielles : elles permettent de mesurer nos actions et leur portée. Dans le dernier rapport du GIEC, par exemple, il y a une pile de données incroyable qu’on peut utiliser ! On peut donc mener une réflexion numérique dans tout ce qui est relié à l’environnement, que ce soit l’énergie, le transport, le bâtiment.

Mais pour la super cohorte, ce que j’apporte, c’est plutôt par rapport au stade de maturité de l’entreprise : ce qui arrive quand on passe de deux personnes à vingt dans l’équipe, de 0 à 2 000 000 $ de ventes, de 0 à 1 000 000 $ de financement, de 0 à 10 client.e.s.

Plus spécifiquement, j’accompagne vadimUS et Enerprox, qui sont dans le secteur du bâtiment.

Qu’est-ce qui fait qu’un coaching est réussi pour toi ?

C’est quand tout le monde qui y participe met du sien. On doit tous évoluer ! Moi, j’apprends autant que les entrepreneurs que j’accompagne. Il faut donc savoir se remettre en question, décider d’avancer.

Il faut donc savoir se remettre en question, décider d’avancer.

Je pense qu’il y a aussi l’équilibre entre la réflexion et la stratégie, qui peuvent être abstraites, et le terrain : il faut faire des choses, livrer, exécuter, être efficace dans ses opérations. Parfois, on est trop pris dans les détails et on recule un peu, et parfois c’est le contraire, on a plein d’idées, mais concrètement on n’en fait pas grand-chose au quotidien.

On m’a dit que tu es plutôt engagé dans le féminisme dans l’entrepreneuriat, peux-tu m’en parler ?

Oui, tout à fait. Je pense que ma mère était féministe, et j’ai deux filles aussi, donc ça me touche beaucoup. J’ai toujours pensé que tout le monde devait avoir les mêmes chances dans la vie.

Avec les années, j’ai compris qu’il y avait des efforts additionnels à faire. La technologie, c’est un milieu qui est encore très masculin et ça peut être difficile pour les femmes. J’ai donc essayé de comprendre et de cheminer là-dedans, pour que ça devienne un milieu plus accueillant.

Il y a deux ans, j’ai aussi fait l’engagement de ne plus être sur des panels qui n’étaient pas paritaires ; ça ne m’intéresse plus d’être sur un panel exclusivement masculin.

Maintenant, j’ai été invité sur le comité ELLE-Invest, je suis un des rares hommes qui en font partie ! Renoncer à la non-mixité, ça crée plus d’opportunités que ça n’en enlève. J’en suis convaincu, et je le constate d’ailleurs.

Autre chose à ajouter ?

Je suis très content d’avoir participé à ma première cohorte. Je me dis que j’aurais pas dû attendre si longtemps avant de rejoindre l’Esplanade ! Il y a tellement à développer pour les prochaines années, on a des décennies de travail devant nous pour lancer, soutenir et  épauler les entrepreneur.e.s d’impact. Je m’y engage pour les 20 prochaines années !