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Portrait d'impact - Flaura, cuir végétal
Découvrez le portrait de Flaura, cuir végétal, une PME qui transforme les résidus de pommes en cuir végétal.
Flaura, cuir végétal, pommes, environnement, économie circulaire
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Découvrez Flaura, cuir végétal, une PME qui transforme les résidus de pommes en cuir végétal.

Portrait d’impact – Flaura, cuir végétal: transformer les résidus de pommes en cuir végétal

L’industrie textile fait partie des secteurs économiques les plus polluants de notre planète (10% des émissions mondiales de GES). Parmi les matières les plus polluantes à produire, on y retrouve le cuir animal, gourmand en termes de ressources tout en étant souvent peu recyclable une fois traité.
C’est pour répondre à cette problématique, ainsi qu’à une demande croissante des consommateurs, qu’est née Flaura, cuir végétal, une entreprise de fabrication de cuir végétal, conçu à partir de matière organique: les résidus de pommes du Québec.

À l’origine du projet, on trouve Fannie Laroche. Issue du secteur de la mode, elle explore le domaine des cuirs végétaux produits à partir de résidus organiques, des alternatives au cuir animal que l’on trouve habituellement sur le marché. 

Plusieurs recherches plus tard, la styliste se rend compte qu’elle manque d’informations sur le volet biosourcé de son projet et se met en quête de ressources pour l’aider. Elle fait alors la connaissance de Grégory Hersant, via la plateforme LinkedIn, chimiste de formation et spécialisé en valorisation des matières résiduelles.

Au fil de leurs échanges virtuels, qui durent plusieurs mois, une belle relation de confiance se crée. Leur projet prend forme et, voyant son potentiel exceptionnel, les deux partenaires partent en affaires pour fonder Flaura, cuir végétal.

Des résidus de pommes aux rouleaux de cuir

Comment fabrique-t-on du cuir végétal? Quelle ressource privilégier parmi les nombreuses matières résiduelles disponibles?

De nombreux cuirs véganes existent sur le marché, mais beaucoup utilisent des composés à usage unique comme le polyuréthane. 

Fannie est originaire de Montérégie, région du Québec comptant plus de 2 millions de pommiers sur son territoire. C’est tout naturellement que les entrepreneurs décident de travailler ce fruit.

Les vergers en Montérégie sont une belle source de matière première

« La première étape de fabrication de notre produit est toute simple. Plutôt que de produire des pommes de notre côté, nous nous sommes associés avec un verger de la région. Comme il transforme déjà ses fruits en produits consommables, en compotes de pommes, mais ne sait que faire de ses pelures, on intervient pour récupérer ces résidus organiques et éviter qu’ils soient jetés. », nous explique Grégory Hersant.

Ces résidus organiques peuvent être transformés en film de cuir de pommes selon une approche directe ou indirecte. Pour des questions d’accessibilité aux équipements industriels, l’approche indirecte a été choisie par Flaura. Les résidus de pommes sont alors transformés en granules composées d’un mélange composé des épluchures de pommes, de colorants et d’autres ingrédients.

Ces granules sont ensuite refondues pour former un film de cuir qui sera par la suite pressé sur un tissu support comme le coton biologique ou le lin (ou tout autre produit ayant le moins d’impact possible) avant d’être refroidi, créant ainsi des rouleaux de cuir.

Des résidus de pommes au produit fini

Vendus aux designers, ces rouleaux pourront alors servir leur créativité pour la fabrication de vêtements en cuir ou de beau mobilier pour nos logements que l’on gardera longtemps.

« Notre premier objectif pour les personnes qui achètent un produit en cuir de pommes Flaura, c'est qu'il dure toute la vie. »
déclare Fannie Laroche, cofondatrice de Flaura, cuir végétal.

Un bel exemple d’économie circulaire et de revalorisation de déchets organiques.

Le cuir végétal a-t-il un avenir ?

Fannie et Grégory ont procédé à quelques études pour déterminer la viabilité de leur projet. 

En se basant sur une étude préliminaire d’analyse de cycle de vie des cuirs végétaux, réalisée par l’école d’été en économie circulaire du RRECQ (Réseau de Recherche en Économie Circulaire du Québec), ils se sont aperçus que la production d’un cuir alternatif de façon général générerait 89% de moins de GES qu’un cuir animal pour une durée de vie similaire. 

En parallèle, l’entreprise évalue actuellement son impact carbone dans le cadre du programme Virage Vert (réseau des SADC et CAE.)

Le cuir végétal, une belle matière première à utiliser, mais y en a-t-il suffisamment?

« Le Québec génère, chaque année, plus de 34 000 tonnes de résidus organiques. Pour notre première année de production, on compte récupérer 6 tonnes de ces résidus pour les transformer en cuir végétal. La marge de manœuvre restante est encore énorme. »
, précise Grégory Hersant, cofondateur de Flaura, cuir végétal

Les possibilités sont donc multiples, d’autant plus avec une demande en constante augmentation!

Un accompagnement à double casquette

L’équipe de Flaura, cuir végétal a intégré le programme Collision en économie circulaire lancé par Esplanade Québec, en collaboration avec RECYC-QUÉBEC en 2023.

Cet accompagnement est arrivé au bon moment pour Fannie et Grégory, qui étaient en plein questionnement sur leur modèle d’affaires et plus particulièrement sur leur marché: l’industrie de la mode.

« L’exercice sur la validation de notre marché d’Esplanade Québec a été très révélateur pour nous car nous nous sommes rendus compte que le marché que nous visions en premier, la mode et plus particulièrement la maroquinerie, n’était peut-être pas celui sur lequel on devait se concentrer pour commencer. On avait sous-évalué le pourcentage de production qui se faisait à l’extérieur du Québec. Nous avons donc décidé de faire un pivot vers notre 2e marché, le mobilier. On ne l’aurait peut-être pas fait si nous n’avions pas effectué cet exercice. », explique Fannie.

L’équipe Flaura, cuir végétal: Fannie Laroche et Grégory Hersant

Les exercices effectués durant cet accompagnement ont été complétés d’un soutien, très pertinent, de la part de RECYC-QUÉBEC. Les ateliers liés à l’économie circulaire et les échanges avec l’équipe de RECYC-QUÉBEC leur ont permis de refaire un point sur les bases du secteur et, surtout, de pouvoir échanger avec des experts de la société d’État. Cette prise de contact leur servira à nouer des relations pour développer leur projet.

Aujourd’hui, Flaura Cuir Végétal est en production de sa 2e version de lots pré-commerciaux et teste son procédé manufacturier, une étape majeure pour son développement.

L’équipe lance aussi sa première campagne de sociofinancement participatif, via le Fonds Moins c’est plus (FMC+), un fonds dont RECYC-QUÉBEC est principal partenaire, sur le site de La Ruche. Les contreparties sont réalisées avec une équipe de couturières qui vont produire des objets et des accessoires mode uniques.