En 2019, trois amis du secondaire, Friedrich, Nicolas et Julien, s’associent pour lancer Hydrolux : une entreprise québécoise qui développe des stations de ravitaillement productrices d’hydrogène vert pour les camions routiers.

­ « Les véhicules automobiles et l’environnement nous passionnent depuis toujours, et on voulait trouver une façon de combiner nos sujets favoris. Au Québec, les camions routiers représentent à eux seuls 12,5 % d’émissions de gaz à effet de serre. Hydrolux s’est imposée comme la solution pour jumeler nos deux passions et aider à décarboner le monde du transport ! » indique Friedrich Dehem-Lemelin, président-directeur général d’Hydrolux.

Car si une des alternatives à l’essence ou l’électricité comme source d’alimentation pour les véhicules est l’utilisation d’hydrogène, celui-ci n’est souvent pas exempt de conséquences pour l’environnement.

En effet, au Québec, la quasi-totalité de l’hydrogène (97%) est produite à partir de combustibles fossiles, ce qui génère beaucoup de GES en raison de la combustion du gaz naturel utilisé comme source d’énergie. 

Parmi les alternatives plus propres pour produire de l’hydrogène, le trio retient le principe de l’électrolyse de l’eau alimentée par de l’énergie renouvelable.  Le procédé consiste à passer un courant électrique dans la molécule d’eau pour séparer l’hydrogène de l’oxygène et produire ainsi de l’hydrogène propre (zéro carbone).

« Nous avons décidé d’offrir à nos clients de l’hydrogène vert et bon marché. Le transport de l’hydrogène est actuellement inefficace car il est produit sur des sites de production trop éloignés des utilisateurs. De plus, le coût de l’hydrogène est trop élevé pour permettre une transition massive des camions de diesel vers l’hydrogène. Les stations ont des problèmes de rupture de stock, c’est inacceptable pour un transporteur ! » ajoute Friedrich.

L’IA et la production d’hydrogène : les atouts d’une combinaison gagnante

Pour en réduire drastiquement le coût de production et permettre une utilisation optimum du réseau électrique, Hydrolux combine l’intelligence artificielle (IA) et la production d’hydrogène.

« Le secret d’Hydrolux, c’est qu’on utilise un système d’optimisation qui a deux modules d’intelligence artificielle. D’un côté on anticipe la demande des clients en identifiant à quel moment les camions vont venir se ravitailler. De l’autre, on prédit et on stocke la quantité d’hydrogène pour une utilisation immédiate ou future ! » s’exclame Friedrich.

Une technique innovante qui permet d’améliorer l’efficacité, la rentabilité et la durabilité de la production d’hydrogène. 

Transport lourd au Québec : Deux stations d’hydrogène vert bientôt déployées

En juillet 2023, Hydrolux équipera les régions de Val-d’Or et de Saint-Jérôme de deux stations de ravitaillement en hydrogène vert. Ce tout premier Projet 117, permettra d’éviter sur une route de 500 kilomètres l’utilisation de près de 7,6 millions de litres de diesel par année, soit plus de 20 000 tonnes de CO2.

Ce projet, développé par et pour les Québécois et Québécoises, participera à développer une économie plus forte, plus résiliente et sans carbone pour les  prochaines générations.

« On va offrir de l’hydrogène vert non polluant à un bon coût pour inciter les camionneurs à cesser d’utiliser leurs véhicules diesels. L’hydrogène vert, c’est la garantie d’un camion silencieux n’émettant aucune particule fine dans l’air ni d’émission de GES. Un exemple de santé publique », ajoute Friedrich.

En 2030, Hydrolux prévoit d’implanter des stations de ravitaillement dans tout le Québec et de s’attaquer ensuite à l’est canadien ou l’est américain.

Un accompagnement pour structurer leur pensée

Pour structurer son projet entrepreneurial, Hydrolux a pu bénéficier de l’accompagnement et de l’expertise des équipes d’Esplanade Québec, accélérateur pour les entrepreneurs d’impact, qui propulse les jeunes talents vers la concrétisation de leur rêve.

« Esplanade Québec a joué un rôle incroyable en structurant notre pensée. On n’avait aucune idée du projet de développement à présenter. En rejoignant l’accélérateur des startups d’impact, cela nous a permis de cerner nos objectifs et nos responsabilités, tout comme notre cible et les futurs utilisateurs potentiels. On est sortis de là avec un vrai modèle d’affaires et peut-être même des futurs partenaires », conclut Friedrich.