Suivez-nous
ChrysaLabs, des ingénieurs biomédicaux au service de l’agriculture - Esplanade Québec
3806
post-template-default,single,single-post,postid-3806,single-format-standard,bridge-core-2.3.2,ajax_updown_fade,page_not_loaded,,qode-title-hidden,side_menu_slide_from_right,qode-child-theme-ver-1.0.0,qode-theme-ver-21.8,qode-theme-bridge,wpb-js-composer js-comp-ver-7.5,vc_responsive

Portrait d’impact: ChrysaLabs, quand des ingénieurs biomédicaux se mettent au service de l’agriculture

La startup ChrysaLabs a mis au point un outil d’analyse de sols en temps réel pour une meilleure gestion de la fertilité des sols. Une innovation qui attire les investisseurs d’impact.

Ils étaient alors deux étudiants en génie biomédical, attirés par la technologie d’imagerie par résonance magnétique (IRM), l’environnement et le monde agricole, un cocktail d’intérêts qui les amenait à créer ChrysaLabs en 2017. Leur constat : le processus d’analyse d’échantillons de sols en laboratoire est parfois long et dispendieux pour les agriculteurs, et limite ainsi la gestion durable des sols et les rendements agricoles. « Certaines cultures comme les laitues ont un cycle de production de 30 jours, il n’est donc pas possible d’attendre un résultat d’analyse pendant deux semaines avant d’ajuster la fertilisation » explique Benjamin De Leener, l’un des cofondateurs de ChrysaLabs.

L’innovation par la spectroscopie

La solution repose sur l’imagerie du spectre de diffusion et consiste en une sonde portative de spectroscopie qui permet d’analyser les différentes caractéristiques du sol grâce à la propagation d’un faisceau lumineux. Concrètement, l’utilisateur plante cette sonde dans le sol pour connaitre instantanément les principales propriétés chimiques (densité, humidité, pH, etc.) et les nutriments (potassium, azote, etc.) qui composent l’échantillon. Expérimentée avec succès au Québec depuis 2018, puis ailleurs en Amérique du Nord, la sonde est calibrée en fonction du type de sol et permet ainsi d’effectuer les mêmes analyses de base que celles des laboratoires d’une région donnée.

De l’impact au modèle d’affaires

Au-delà du développement technologique, le véritable défi des fondateurs de ChrysaLabs était de construire une entreprise qui puisse traduire les impacts positifs de leur démarche. « L’Esplanade nous a permis de réfléchir sur cette dimension-là et à l’intégrer au cœur de notre modèle d’affaires » souligne Benjamin De Leener qui participait au programme Accélération de l’Esplanade en 2018. De cette formation, il souligne en particulier les conseils de ses deux coachs, Claire Lanctôt et Arnaud Douilliex qui, tous deux du monde agricole, apportaient une analyse pertinente du domaine. Il retient également les apprentissages de l’atelier Usage et co-design avec ses parties prenantes : « Il nous a aidé à définir clairement les attentes et les besoins des différentes parties prenantes, y compris ceux des investisseurs d’impact qui sont pour notre entreprise importants pour un démarrage plus rapide ».

Le vent en poupe

Une leçon bien acquise, puisque la startup vient d’obtenir 1,35 M$ à travers une ronde d’investissements grâce à l’appui d’Ecofuel, Premier Tech et Anges Québec, une somme à laquelle s’ajoute une subvention de 1,6 M$ de Technologies du Développement Durable Canada (TDDC). Résultat: ChrysaLabs passait de 6 à 14 employés en janvier dernier, de quoi assurer les prochaines étapes de l’entreprise, de la mise en marché du produit au développement de nouvelles innovations. Et de permettre la fabrication de 200 sondes qui, dans une phase de pré-commercialisation, seront offertes en location forfaitaire principalement à des entreprises services-conseils agronomiques dès le mois de juin. Du Québec à la Californie, en passant par la Floride et l’Ontario, ChrysaLabs prévoit doubler chaque année le nombre de sondes mises sur le marché. Avant de s’ouvrir à d‘autres marchés, tels l’Europe, l’Amérique du Sud ou l’Afrique.