21 Fév #2 – Mobilité durable : 5 innovations québécoises
Les villes se densifient, la population augmente et les changements climatiques sont de plus en plus concrets. Quand on sait qu’au Québec, les transports sont responsables de plus de la moitié des émissions de CO2, on comprend qu’il est temps de travailler collectivement pour la mobilité durable.
La transition vers un système de mobilité durable passe en partie par l’innovation. À l’Esplanade, à travers notre pôle Environnement et changements climatiques, nous avons eu l’occasion d’accompagner de nombreux projets entrepreneuriaux s’inscrivant dans la volonté d’une mobilité plus durable au Québec.
Quels sont ces projets ? Comment les entrepreneur.e.s d’impact voient-ils et elles la mobilité de demain ? En voici quelques exemples.
1. Blaise Transit
Cette plateforme logicielle, développée par Justin Hunt et son équipe, pourrait bien révolutionner l’usage des transports en commun ! En effet, ces derniers sont souvent trop peu efficaces en Amérique du Nord, notamment dans les petites villes.
Le concept : l’usager entre son déplacement environ trente minutes avant le départ souhaité, via la plateforme mobile ou Web de Blaise Transit. La plateforme crée ensuite de nouvelles lignes de bus éphémères en fonction du trajet voulu. Le service fonctionne avec les arrêts de bus existants et les véhicules des sociétés de transport en commun clientes, et les horaires sont mis à jour en temps réel selon les données de congestion : si le bus est en retard, la plateforme envoie une notification.
Avec ses services, Blaise Transit veut rassembler des données sur les déplacements des usagers ; à l’avenir, au lieu de simplement les regarder en temps réel pour s’ajuster, l’entreprise voudrait commencer à prévoir les déplacements pour optimiser les trajets.
Blaise Transit a été accompagné par les équipes d’Esplanade Québec au sein des programmes Collision et Accélération.
2. CAPSolar
L’équipe de Samy Benhamza développe des panneaux solaires pour les véhicules électriques. Leur technologie solaire s’intègre directement dans le véhicule et permet d’augmenter son autonomie ainsi que la durée de vie de sa batterie, ce qui diminue les émissions de GES qui y sont reliées.
La startup envisage pour le moment divers marchés : les entreprises possédant des flottes de véhicules à basse vitesse, les producteurs de ces véhicules, les producteurs de bateaux électriques, les entreprises ayant des flottes de camions et finalement les particuliers ayant des véhicules à basse vitesse ou des bateaux électriques.
Ces temps-ci, CAPSolar a le vent dans les voiles! L’été dernier, l’équipe a testé son produit sur les véhicules du parc Jean-Drapeau afin de voir à quel point leur autonomie augmenterait grâce à leur système. Les premiers résultats sont encourageants !
Pour optimiser leur solution, Samy Benhamza et son équipe développent également des projets de recherche, notamment avec l’Université de Sherbrooke, l’École de technologie supérieure et l’Université Concordia.
À travers tout ça, ce n’est pas étonnant que certains spécialistes de l’énergie solaire à l’international commencent à le contacter pour entamer des collaborations !
CAPSolar a été accompagné par Esplanade Québec au sein de la super cohorte en action climatique, en 2021-2022.
3. Coop Radish
L’idée derrière la Coopérative Radish, c’est de rendre la livraison de repas en ville plus efficace et moins polluante. En effet, les voitures utilisées pour les nombreuses livraisons à Montréal polluent, et trouver un stationnement n’est pas toujours aisé, ce qui amplifie le problème en plus de contribuer à la congestion sur les routes.
Pour les remplacer, Mansib Rahman et son équipe développent un système technologique tout-en-un pour adapter les vélos-cargos à la livraison de repas. Munis d’une caisse de transport thermorégulée, d’un écran tactile et d’un module GPS, ces vélos sont adéquatement armés pour sillonner les rues de Montréal efficacement et sans émissions.
Le service de livraison de Radish fonctionne similairement à celui d’Uber ou DoorDash, mais, étant structurée en coopérative, ce sont ses restaurateurs, ses livreurs (employés qui plus est) et ses consommateurs qui en sont propriétaires. Cela garantit une solution plus durable, plus économique, plus écologique ; en somme, plus profitable à tous et toutes.
C’est par ailleurs une solution qui pourrait être implémentée partout à travers le monde, et qui dès le début, a été pensée pour être écoresponsable. Une énorme différence par rapport aux entreprises d’abord polluantes, qui tentent en cours de route de limiter leurs impacts négatifs !
La coop Radish a été accompagnée par les équipes d’Esplanade Québec dans la super cohorte en action climatique, en 2021-2022.
4. Hydrolux
On entend si souvent parler de véhicules électriques à batterie qu’on oublie parfois qu’il y a d’autres options renouvelables pour remplacer l’essence ou le diesel. Par exemple, il y a l’hydrogène vert !
Ce gaz utilisé pour alimenter les véhicules en énergie peut être produit presque sans émissions de gaz à effet de serre. C’est en procédant à l’électrolyse de l’eau (H2O) que l’équipe d’Hydrolux produira de l’hydrogène, à partir d’électricité issue d’une autre énergie renouvelable, l’hydroélectricité.
Hydrolux se place sur l’ensemble de la chaîne de valeur de l’hydrogène puisque la production, le transport et la distribution font partie de son offre de service. Son premier grand projet d’envergure : installer deux stations de ravitaillement en hydrogène vert dans le corridor de la route 117 d’ici deux ans. Dès la phase initiale du projet, cela pourrait éviter l’émission de plus de 20 000 tonnes de GES !
Hydrolux a été accompagné par les équipes d’Esplanade Québec dans la super cohorte en action climatique, en 2021-2022.
5. CycloChrome
Cet OBNL montréalais cumule deux impacts positifs forts : il lutte contre le décrochage scolaire et encourage la mobilité durable.
Depuis 2008, Pierre-Luc Langlois et son équipe forment des jeunes du secondaire à la mécanique vélo. L’idée n’est pas d’« embaucher de mécaniciens déjà formés, mais plutôt [de] donner la chance à des jeunes de développer ce métier, explique Pierre-Luc Langlois. C’était donc orienté vers des jeunes de niveau secondaire qui avaient des difficultés en classe. » CycloChrome utilise donc la formation en mécanique vélo comme moyen pour maintenir les élèves dans le cycle de la formation. Depuis octobre 2022, CycloChrome offre en plus un AEP en mécanique vélo, une première au Canada, ce qui s’ajoute à leurs services.
La clientèle principale desservie par ces jeunes : le système de location de vélos BIXI. Ainsi, l’entreprise d’économie sociale permet à Montréal et à d’autres grandes villes de bénéficier d’un service de vélos fonctionnel et de continuer à encourager la mobilité durable, sans émissions de GES.
CycloChrome a été accompagné par les équipes d’Esplanade Québec dans le programme Ébullition.
Des solutions d’impact comme celles-ci, il en existe de nombreuses au Québec. En accompagnant les entrepreneur.e.s d’impact dans nos programmes et en les connectant à nos partenaires en environnement, nous les aidons à prendre leur envol et à maximiser leur impact positif.