13 Mai 9 nouveaux projets innovants en économie circulaire
Ce printemps, Esplanade Québec et RECYC-QUÉBEC lancent une nouvelle cohorte d’entrepreneur.e.s pour le programme Collision. Le thème, l’économie circulaire, s’inscrit dans notre pôle en environnement et changements climatiques.
Les 9 solutions innovantes sélectionnées par notre jury ont toutes un fort potentiel d’impact positif dans 4 secteurs de l’économie circulaire :
Construction
Bioalimentaire
Hôtellerie et tourisme
Textiles
Dans les prochains mois, les entreprises de la cohorte suivront des ateliers et des cliniques d’expertise, qui les aideront à structurer leur projet. Ensuite, elles auront droit à près de 30 heures de coaching sur l’entrepreneuriat d’impact.
Découvrez ces 9 innovations !
Nous tenons à remercier la Ville de Montréal pour son implication dans cette cohorte.
Un projet représenté par Doina Chifa et Tommy Bouillon.
Le problème auquel s’attaque l’équipe :
Chaque année, des dizaines de milliers de tonnes de briques, encore en bon état, se retrouvent dans les sites d’enfouissement.
La solution d’impact :
Une machine utilisée directement sur les chantiers pour enlever le mortier résiduel des briques et permettre leur réutilisation.
Quelques mots sur le projet
Ce projet est né d’une initiative de la maçonnerie Gratton, une entreprise active dans la restauration de la maçonnerie depuis 15 ans. En moins de 8 secondes, la machine conçue par l’équipe est capable de nettoyer une brique pour la préparer à une réutilisation future ! De plus, la machine est adaptable à différents types de briques et de mortier.
En plus de favoriser le réemploi et l’économie circulaire, la technologie de Brique Recyc encourage la préservation de la valeur et de l’authenticité de la brique, élément important du cadre bâti de Montréal.
La machine Brique Recyc est déjà présente sur deux chantiers, un chiffre qui grandira certainement dans les prochaines années.
Entremaille
Un projet représenté par Noémie Videaud Maillette, Cynthia Boudreau et Julie Fournier.
Le problème auquel s’attaque l’équipe :
De grandes quantités de textiles neufs sont considérées comme des pertes par les manufactures et concepteurs textile.
La solution d’impact :
Une boutique de chutes textiles et de fin de rouleaux post-industriels, et un volet de formations pour sensibiliser et instruire.
Quelques mots sur le projet
Pour se débarrasser des textiles dont elles n’ont pas besoin, les manufactures de production de vêtements sont souvent réduites à payer pour leur enfouissement. Une réalité aberrante, surtout quand on sait que la demande pour travailler avec des matières de seconde main est grandissante !
C’est en réaction à ce problème qu’est née Entremaille. Cette initiative innovante vise à centraliser et à remettre en circulation des surplus et des pertes textiles de diverses tailles et à accompagner les acteurs du milieu dans leurs pratiques.
Dans les 6 prochains mois, l’équipe prévoit d’entamer la première phase de commercialisation et d’ouvrir un premier local.
Un projet représenté par Samuel Lemire Dupont.
Le problème auquel s’attaque l’équipe :
Les quelque 1,2 milliard de déodorants et antisudorifiques vendus chaque année au Canada et aux États-Unis entraînent un énorme gaspillage de plastique.
La solution d’impact :
Des contenants rechargeables, éco-responsables et réutilisables pour les produits du quotidien, à commencer par l’applicateur de déodorant rechargeable Kiima.
Quelques mots sur le projet
C’est depuis 2019 que Samuel Lemire Dupont et son équipe travaillent sur Kiima. Avec ce projet, l’objectif est de réduire massivement les déchets que nous produisons quand nous achetons des objets « linéaires », c’est-à-dire qui sont jetés à la fin de leur vie. Au Canada, à peine 9% du plastique utilisé est réellement recyclé !
Convaincue que la solution réside dans la collaboration, Kiima a déjà noué des partenariats internationaux. Alors que la jeune entreprise s’apprête à commercialiser son tout premier produit, l’équipe est déjà dans le processus de développement d’un autre. Motivé par leur mission, Kiima vient révolutionner le monde des emballages de soins corporels.
Matériauthèque du Centre de récupération Ré-Utîles
Un projet représenté par Mylaine St-Onge et Anaïs Giard.
Le problème auquel s’attaque l’équipe :
La gestion des matières résiduelles est un enjeu de plus en plus important, notamment aux Îles-de-la-Madeleine, où la situation est exacerbée.
La solution d’impact :
Un atelier de réparation et de création, ainsi qu’un partage d’outils, dans un espace de récupération et de vente de matériaux de construction usagés.
Quelques mots sur le projet
Le Centre de Récupération Ré-Utîles (Ré-Utîles) a été fondé en 1982 par un groupe militant afin d’identifier des alternatives aux nombreux dépotoirs à ciel ouvert présents sur l’archipel. Le champ d’action de Ré-Utîles a beaucoup évolué au fil des ans et le volume de travail s’accroît de manière importante.
La Matériauthèque est un lieu de rencontre, d’apprentissage et de travail intergénérationnel où les membres partagent leurs connaissances, leur inspiration et leur créativité. La mise en place d’ateliers et le partage d’outils évitent de nombreux déchets et favorisent de bonnes pratiques chez les citoyen.ne.s. Ce projet aura donc non seulement un impact positif sur l’environnement, mais également sur la population !
Un projet représenté par Marie-Ève Gagnon et He Wang.
Le problème auquel s’attaque l’équipe :
Les déchets organiques, comme le fumier et la boue, polluent les sols, l’air et l’eau. De plus, les options de protéines pour nourrir les animaux d’élevage sont limitées.
Leur solution d’impact :
Une chaîne de production de larves de mouches noires, alimentées par des matières organiques résiduelles, et servant de protéines pour les animaux d’élevage.
Quelques mots sur le projet
L’autonomie alimentaire du Québec est un enjeu réel. De plus, la diminution des odeurs liées à l’épandage du fumier a un impact réel sur la qualité de vie des résidents en bordure des fermes et des champs. La production d’insectes est une solution innovante qui participe activement à un Québec plus vert et autonome : elle aide à limiter les déchets et à garantir l’alimentation des animaux d’élevage.
Larve Tech s’est donné comme mission de valoriser l’ensemble des résidus créés par la production d’insectes. À ce jour, l’équipe a développé un procédé capable de transformer les résidus (peaux et cadavres de larves et mouches) en chitine et chitosane.
Dans les prochains mois, l’entreprise compte valider l’installation de sa première chaîne de production dans une ferme partenaire.
Leoly
Le problème auquel s’attaque l’équipe :
Les parents sont souvent coincés dans un cycle d’achat de produits à vie limitée pour leurs enfants, ce qui a un coût écologique, financier et mental.
La solution d’impact :
Des kits de vêtements, jouets et équipements de seconde main, destinés aux enfants de 0 à 5 ans et offerts sur abonnement.
Quelques mots sur le projet
Le problème est apparu à la créatrice de Leoly alors qu’elle était elle-même enceinte, puis jeune maman. Elle cherchait une solution conciliant ses valeurs écologiques avec ses besoins pratiques. Or, même en excluant d’emblée l’offre neuve, les offres de seconde main actuelles répondaient mal à ses besoins. Par manque de temps, les parents doivent souvent se tourner vers le neuf.
Leoly a le potentiel de diminuer significativement l’enfouissement des vêtements et jouets pour enfants, tout en facilitant la vie aux parents. En gardant le plus longtemps possible les vêtements dans une boucle circulaire, l’équipe prévoit voir leur empreinte carbone devenir quasiment nulle.
Lupcycle – Globe Protein
Un projet représenté par François-Pierre Blain.
Le problème auquel s’attaque le projet :
Le gaspillage alimentaire est une grande source de pollution, en plus d’être une aberration, compte tenu de l’insécurité alimentaire grandissante dans le monde.
Leur solution d’impact :
Des aliments durables intégrant des ingrédients de source circulaire, surcyclés à même le lieu de production.
Quelques mots sur le projet
Après avoir proposé des protéines d’insectes, Globe Protein développe des ingrédients provenant de l’économie circulaire. L’équipe utilisera plusieurs matières pleines de propriétés nutritionnelles et appropriées à l’alimentation humaine : les pulpes de fruits et de légumes, des grains torréfiés, des fruits et légumes invendables ou déclassés, etc.
Actuellement, l’équipe travaille à mettre sur pied un projet ambitieux. Celui-ci permettra, à son terme, d’installer des équipements de déshydratation directement sur les lieux de production des résidus. Ainsi, il sera possible de valoriser une plus grande quantité de résidus, de réduire leur poids et leur volume, et d’utiliser en boucle des énergies produites par le producteur pour déshydrater les matières.
D’ici un mois ou deux, Globe Protein souhaite lancer ses farines Lupcycle au marché du détail.
SEVE – Solution Écologique et Valorisante en Ébénisterie
Un projet représenté par Adeline Seneclauze et Catherine Lafortune.
Le problème auquel s’attaque l’équipe :
De grandes quantités de retailles de bois sont jetées chaque année par l’ÉNMÉ, alors qu’elles sont de haute qualité.
La solution d’impact :
Un projet de revalorisation des retailles de bois d’ébénisterie et de création d’un pôle de recherche en éco-conception appliqué au milieu du bois.
Quelques mots sur le projet
SEVE est un projet intrapreneurial porté par des employé.e.s de l’École nationale du meuble et de l’ébénisterie. L’idée vient de constats faits par le corps enseignant et les étudiant.e.s : les bacs de recyclage des ateliers sont toujours pleins, les poubelles débordent, les casiers des étudiant.e.s se remplissent de morceaux de bois.
La solution a débuté par une matériauthèque de retailles à l’ÉNMÉ : La Réserve. Depuis, l’équipe a déjà pu observer un engouement exponentiel de la part de la communauté collégiale !
Dans les prochains mois, la SEVE compte adapter son modèle d’affaires pour créer un incubateur de recherche en éco-conception comme plateforme orientée vers le milieu professionnel.
Un projet représenté par Fauve Doucet et Jean-François Poulin.
Le problème auquel s’attaque l’équipe :
Notre niveau de consommation ne cesse d’augmenter, alors qu’une grande partie des objets que nous possédons sont sous-utilisés.
La solution d’impact :
Une plateforme numérique permettant de faciliter le prêt de biens entre voisins de manière illimitée, sécuritaire et positive.
Quelques mots sur le projet
Le Partage Club est né d’une constatation de l’équipe : notre surconsommation collective est grandissante et accélère les changements climatiques. En mutualisant nos biens, nous pourrions limiter ce problème !
La plateforme numérique Partage Club est une solution qui se veut adaptée aux besoins des gens : elle leur permet de limiter leur consommation, mais sans leur demander de sacrifice monétaire ou fonctionnel. Les utilisateur.trice.s peuvent autant y prêter leurs biens que faire des demandes d’emprunts à leurs voisin.e.s, via des catalogues de biens ou des demandes spontanées.
De plus, de par les rencontres qu’il provoque, le Partage Club permet de briser l’isolement et de renforcer le sentiment de solidarité dans un quartier !