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5 startups pour déployer l'agriculture urbaine au Québec
économie circulaire, impact environnemental
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#1 – Cinq startups pour déployer l’agriculture urbaine au Québec

L’agriculture urbaine tient un rôle clé dans la transition socio-écologique des villes du Québec en les rendant plus résilientes, plus responsables et plus inclusives. L’agriculture urbaine répond en effet à de nombreux enjeux liés à l’autonomie alimentaire des territoires, la traçabilité et la qualité des produits. Des dizaines d’initiatives ont fleuri ces dernières années au Québec.
Chez Esplanade Québec, on a eu la chance d’accompagner 5 d’entre elles. Elles représentent à nos yeux un vrai potentiel nourricier pour nos villes. Plein feux sur ces 5 organisations à impact !

1. AquaVerti: des fermes verticales hydroponiques, sans OGM, ni pesticides

En 2017, Georges Aczam, résolu d’innover dans le domaine de la production alimentaire, se lance, avec son associé Stephen Moss, dans la création d’une ferme urbaine, verticale et hydroponique à Montréal, qui produit, sans OGM et sans pesticides, des laitues et d’autres produits maraîchers, localement et à l’année longue. 

L’agriculture se fait en entrepôts, dans un environnement isolé du climat extérieur. «On contrôle tout: la lumière, la température, le niveau d’oxygène dans l’air et dans l’eau, la ventilation… Qu’il fasse +40 C ou -40 C dehors, ça ne change rien pour les plantes! » explique l’entrepreneur. Ce mode d’agriculture a plusieurs avantages, à commencer par le gain d’espace, qui permet de produire à proximité des villes, voire dans les villes. Tout l’espace cubique des entrepôts est utilisé : la production (kale, roquette, laitue romaine et frisée) se fait dans des bassins d’eau superposés. En maximisant ainsi l’espace, AquaVerti affirme être au moins 18 fois plus productive au mètre carré qu’une serre traditionnelle québécoise et 132x plus productive par mètre carré qu’une ferme traditionnelle québécoise. En ce qui concerne les économies d’eau du système AquaVerti, la startup dit avoir économisé 100,000,000 litres d’eau depuis le début de l’année, comparé à une production traditionnelle. 

La productivité est aussi accélérée par le contrôle de l’environnement, qui permet de réduire le cycle du légume : une laitue pousse ainsi en 38 jours, contre 55 à 60 habituellement. « On est aussi capables de comprendre comment stimuler les macro et micronutriments de la plante via le spectre de lumière à laquelle on l’expose : on a donc des plantes plus riches en vitamines K, en magnésium et en calcium », ajoute Georges. La valeur nutritionnelle des produits AquaVerti est renforcée par leur fraîcheur : grâce à la proximité du lieu de production, les légumes sont livrés en moins de 24h  de la récolte permettant d’atteindre 2 à 3 semaines de longévité, réduisant ainsi le gaspillage alimentaire. De par l’environnement contrôlé dans lequel poussent les légumes, ils n’ont besoin d’aucun pesticide. Bref, une production à l’année et locale et responsable, à quelques kilomètres des consommateurs.

AquaVerti dit avoir de grands plans pour nourrir le Québec avec des produits cultivés ici, d’une manière durable, responsable et productive. La startup vise à ouvrir, d’ici 2 ans, son complexe agricole, qui permettra d’augmenter sa contribution à la sécurité alimentaire locale. 

Site web d’AquaVerti

AquaVerti a été accompagnée par les équipes d’Esplanade Québec au sein du programme Accélération et Transformation, en 2021-2022.

2. Semis Urbains: l’agriculture urbaine au service de l’éducation et de la sécurité alimentaire

Depuis dix ans, l’OBNL Semis Urbains crée des semis ancestraux, les commercialise auprès de tous types de publics, offre des ateliers d’éducation et se spécialise notamment dans l’aménagement de potagers biologiques auprès des particuliers. L’OBNL cultive aussi des aliments frais, sains et de qualité destinés aux personnes défavorisées.

« L’idée, explique son fondateur Shawn Manning¸ est de soutenir la sécurité alimentaire en cultivant dans des espaces sous-utilisés appartenant à des municipalités ou à des entreprises, et de donner les produits récoltés à des banques alimentaires ou des groupes communautaires.»  

Le projet Semis Urbains est né il y a trois ans sous l’impulsion d’un partenariat avec la Mission de l’Ouest de l’Île. Semis Urbains a depuis développé 9 sites d’agriculture urbaine comprenant 120 bacs de culture. On les trouve dans des parcs municipaux à Pointe Claire et à Pierrefonds par exemple. Ou encore sur des terrains privés d’entreprises. L’ensemble de ces sites permet d’approvisionner la Mission de l’Ouest de l’Île en légumes frais qui sont ensuite distribués à des centaines de familles dans le besoin.  Au cours de l’année écoulée, les jardins solidaires ont été étendus à la région du plateau montréalais, avec des nouveaux bacs de plantations à l’École National du Théâtre du Canada, où les élèves et la communauté pourront profiter des récoltes grâce à un partenariat avec l’organisation Jeunesse au Soleil. Le programme s’est même étendu à Repentigny, avec une installation de jardins devant l’hôtel de ville.

Semis Urbains continue de s’efforcer d’atteindre son objectif d’installations dans tous les arrondissements de Montréal et d’atteindre un total de 2000 bacs de jardin et 60 000 pieds carrés de surface de plantation.

Site web de Semis Urbains

Semis Urbains a été accompagnée par Esplanade Québec au sein de la super cohorte en innovation climatique, en 2021-2022.

3. Tricycle: élevage de ténébrions en ville à partir de récupération de résidus organiques

L’économie circulaire est à la base de TriCycle, une ferme urbaine montréalaise qui nourrit son élevage de ténébrions (une espèce d’insectes coléoptères) avec quelque 400 tonnes de résidus alimentaires.

TriCycle détourne les résidus organiques des sites d’enfouissement, comme les composés de drèches de micro-brasseries ou de son de blé, pour leur donner une deuxième, voire une troisième vie, en les intégrant à la nourriture d’insectes destinés à la consommation humaine ou animale. Une recette gagnante qui lui permet actuellement de produire 25 tonnes d’insectes vivants par an. Ces insectes représentent une solution de taille pour produire des aliments riches en vitamines, en minéraux et en protéines, à bien plus faible empreinte environnementale que la viande: 100 g de ténébrions apporteraient 68% de protéines selon Alexis Fortin, un des co-fondateurs de l’entreprise.

TriCycle va même jusqu’à boucler la boucle en utilisant le fumier de ses insectes comme engrais organique approuvé pour la culture biologique, que l’entreprise vend aux côtés de son produit phare, la poudre de ténébrion. Les 2 produits sont accessibles en ligne et sur commande, autant pour le grand public que les détaillants et les distributeurs. Plus qu’une ferme d’élevage, TriCycle déploie également son modèle d’impact à travers d’autres activités : la sensibilisation du public sur la consommation d’insectes, l’accompagnement d’autres producteurs d’insectes, et la recherche et développement en vue d’optimiser la production entomologique et sa transformation.

TriCycle vient de terminer un agrandissement de ses opérations qui lui permet de surcycler davantage de matières résiduelles et de produire plus d’insectes comestibles et son équipe envisage déjà une prochaine ferme semi-automatisée!

Site web de TriCycle

TriCycle a été accompagné par les équipes d’Esplanade Québec au sein du programme Accélération en 2019.

4. Vertité: des fermes aquaponiques pour produire des fraises sans pesticides à l’année

Vertité s’apprête à inaugurer dans quelques mois une ferme urbaine, d’une superficie de 7500 pieds carrés, pour offrir aux consommateurs des fraises sans pesticides et durables, principalement grâce à l’aquaponie  et à d’autres technologies pour l’agriculture intérieure.

Comme dans tout système d’aquaponie, les fraises de Vertité sont cultivées sans terre. Leurs racines poussent dans un substrat, qui remplace la terre, et où l’eau circule. Y sont ensuite ajoutés tous les nutriments et minéraux nécessaires, comme pour l’agriculture en terre. L’un des gros avantages du système hydroponique pour l’environnement est la capacité de maîtriser de façon sécuritaire l’eau et les nutriments résiduels afin qu’ils ne polluent pas les cours d’eau, entre autres,  problème courant sur les fermes conventionnelles. Quant à la pollinisation des plants de fraises, indispensables, elle se fait grâce à des bourdons vivant à mêmes les fermes de Vertité.

L’objectif est de proposer une alternative moins polluante, plus durable et locale à la consommation des fraises consommées hors saison au Québec, venant la plupart du temps du Mexique ou des Etats-Unis. Les fermes de Vertité permettront de produire des fraises pour des consommateurs à moins de 20km de leurs fermes. Le système de Vertité vise à utiliser 90 % moins d’eau, d’espace et de d’engrais qu’une ferme conventionnelle, et n’utilise aucun pesticides.

Vertité commencera la construction de sa nouvelle ferme en 2023. La startup a remporté la première phase du Homegrown Innovation Challenge,et collabore actuellement avec plusieurs universités du Québec et de l’Ontario pour la prochaine grande phrase du concours.

Site web de Vertité

Vertité a été accompagnée par les équipes d’Esplanade Québec au sein du programme Transformation en 2022.

5. ÉAU: développer des fermes aquaponiques à impact

Éau développe des fermes aquaponiques commerciales qui produisent des aliments frais, sains et locaux (des légumes, des fruits et du poisson) toute l’année, quelles que soient les conditions climatiques.

Concrètement, l’entreprise élève des poissons dans des bassins, puis récupère leurs rejets pour les transformer en nutriments, grâce à un système de minéralisation, destinés aux plantes en hydroponie, qu’ ÉAU cultivent.. au même endroit! Les fermes verticales d’ÉAU bénéficient d’un environnement entièrement contrôlé. Cela leur permet de se passer d’insecticides et de pesticides, misant plutôt sur la lutte biologique intégrée pour empêcher l’apparition de ravageurs, tout comme le fait la startup Vertité. 

En outre, ÉAU utilise la même eau pour ses 2 productions (plantes et poissons), ce qui lui permet de diminuer grandement son empreinte environnementale. ÉAU affirme que l’aquaponie commerciale utilise de 70 à 90% moins d’eau que les formes d’agriculture industrielle. ÉAU développe actuellement  une dizaine de projets de fermes aquaponiques au Québec et à l’étranger, tantôt avec des OBNL, tantôt avec des entrepreneur.e.s mais aussi avec des communautés autochtones qui visent l’autonomie alimentaire. À Montréal,  plusieurs fermes ÉAU sont en cours d’installation dans d’anciens bâtiments industriels et commerciaux, rénovés pour accueillir de la production de poissons, de légumes et de fruits.

Site web d’ÉAU.

ÉAU a été accompagnée par les équipes d’Esplanade Québec entre 2017 et 2020 au sein des programmes Accélération et Transformation.