Aujourd’hui, nos modes de production exercent une pression sans précédent sur nos écosystèmes, mettant en péril la santé de nos forêts, sols et espaces verts et avec elle, l’ensemble du vivant.

Au Québec, les petites fermes, pourtant porteuses de solutions, se heurtent à la spéculation foncière et au morcellement, menaçant la vocation nourricière de nos terres.

En milieu urbain, l’agriculture peine elle aussi à se faire une place, freinée par des contraintes logistiques, financières et réglementaires.

Dans ce contexte, la gestion durable de nos ressources reste un enjeu crucial pour maintenir l’équilibre de nos écosystèmes et renforcer notre résilience alimentaire.

Pour relever ces défis, des entrepreneur·e·s engagé·e·s choisissent d’agir, en imaginant des solutions concrètes, adaptées aux besoins des communautés.

Leurs initiatives nous montrent comment l’innovation sociale peut répondre aux enjeux alimentaires et écologiques de notre époque en remettant l’humain et le collectif au centre.

Laissez-nous vous les présenter.

1. Les Cocagnes

Alors que la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles limite le morcellement des terres agricoles et que la spéculation fait grimper les prix, l’accès à la terre est un défi pour les fermes en démarrage.

Résultat : de vastes superficies restent sous-utilisées, tandis que d’autres sont acquises par de grands investisseurs, parfois étrangers, fragilisant la vitalité agricole et nourricière du Québec.

Pourtant, face aux défis écologiques, alimentaires et ruraux, produire et consommer localement n’a jamais été aussi essentiel.

Comment alors, faciliter l’accès à la terre aux nouvelles fermes et en faire un lieu de production, d’innovation et de vie bénéfique à tou.te.s ?

C’est dans ce contexte que s’inscrit Les Cocagnes, un modèle de cohabitation agricole novateur.

Leur approche : rendre la terre accessible sans propriété individuelle, en l’acquérant et la mettant à disposition de fermes résidentes via des ententes à long terme.

La mutualisation des terres, équipements et activités, permet aux fermes en démarrage de s’installer à moindre coût et de développer leurs projets dans un cadre solidaire et durable.

Ensemble, les fermes résidentes cultivent non seulement la terre, mais aussi la collaboration, la résilience et le lien entre production locale et communauté.

Le 5 septembre 2025, Les Cocagnes ont inauguré leurs nouvelles installations : un espace collectif valorisant les fermes résidentes et le développement d’activités agrotouristiques.

Site Web des Cocagnes

Les Cocagnes est actuellement accompagnée par l’Esplanade dans le programme Transformation.

2. La Centrale Agricole

À Montréal, les producteur.rice.s et transformateurs agroalimentaires urbain.e.s peinent à trouver des espaces adaptés à la production alimentaire.

Manque de terrains, spéculation immobilière, zonage, coûts élevés, financement limité et contraintes réglementaires sont autant de freins au démarrage et à la croissance de leurs activités.

Des contraintes qui impactent directement le développement d’une agriculture urbaine locale accessible et pérenne.

En réponse à ces complexités, La Centrale Agricole a mis sur pied une solution collaborative innovante.

Son offre : des espaces de production et de transformation mutualisés, où les entrepreneur.e.s partagent locaux, services et ressources pour réduire les coûts et simplifier les démarches.

Un environnement qui favorise non seulement l’efficacité opérationnelle, mais encourage aussi la créativité et l’échange d’idées entre acteur.rice.s du milieu.

Au-delà de l’infrastructure, La Centrale Agricole accompagne les entreprises avec des formations, des outils adaptés et des activités de réseautage.

Avec le Laboratoire sur l’agriculture urbaine ou le Carrefour de recherche, d’expertise et de transfert en agriculture urbaine, elle soutient les entrepreneur.e.s de manière globale.

Site Web de la Centrale Agricole

La Centrale Agricole est actuellement accompagnée par l’Esplanade dans le programme Mouvement Circulaire.

3. Les Jardins de l’écoumène

La sécurité alimentaire du Québec repose sur la santé de ses sols. Mais nos procédés et modes de vie actuels fragilisent ces écosystèmes pourtant essentiels.

Les sols appauvris et moins fertiles nécessitent des fertilisants chimiques, limitant la qualité des récoltes et accroissant la dépendance à des intrants coûteux et polluants. 

Au-delà de cet enjeu du rendement, il est donc primordial de restaurer des écosystèmes vivants capables de soutenir durablement la production alimentaire, sans polluants.

Pour cela, Les Jardins de l’Écoumène ont choisi de privilégier des pratiques régénératrices et des terreaux vivants Édaphon, respectueux de l’environnement et imitant les conditions d’un sol fertile naturel.

Riches en micro-organismes bénéfiques, ces terreaux favorisent une croissance vigoureuse, renforcent la résistance des plants aux maladies et stimulent la biodiversité du sol. 

Aujourd’hui, Les Jardins de l’Écoumène sont reconnus par un nombre croissant de producteur.rice.s urbain.e.s et de municipalités soucieuses de soutenir des pratiques agricoles durables.

Les terreaux vivants Édaphon sont désormais utilisés dans des potagers domestiques, des fermes urbaines et des projets communautaires.

Par cette approche, l’entreprise incarne une vision de l’agriculture où la vie du sol devient le fondement d’une alimentation durable.

Site Web des Jardins de l’écoumène

Les Jardins de l’Écoumène ont été accompagnés par l’Esplanade dans le programme Transformation 2024-2025.

4. Akène, culture forestière

L’accélération de la disparition des espèces, étroitement liée aux changements climatiques, affaiblit nos écosystèmes et menace la résilience des communautés.

Face à ce constat, la restauration écologique, par des plantes et des habitats qui soutiennent la biodiversité, devient plus urgente que jamais.

Or, la disponibilité de semences indigènes adaptées au Québec reste très limitée, la plupart provenant des États-Unis et étant donc peu adaptées aux sols et au climat locaux.

Cette dépendance, en plus de réduire le succès des projets de restauration écologique, limite la capacité des municipalités et des citoyen.ne.s à réhabiliter durablement les habitats locaux.

Pour renforcer la résilience des communautés et la richesse naturelle des sols, Akène s’est donné la mission de stimuler la production de semences indigènes et l’autonomie semencière dans l’Est du pays.

En collaboration avec des partenaires à travers le Québec, l’entreprise a choisi de construire une filière de culture et de cueillette de semences indigènes sur sa propre terre.

L’objectif : rendre possible la restauration d’habitats durables, que ce soit en forêt, en ville, le long des routes, dans les jardins et même sur les balcons.

Grâce à des semences parfaitement adaptées aux conditions locales, chaque projet peut contribuer concrètement à la biodiversité et à la résilience de nos écosystèmes.

Site web d’Akène

Akène, culture forestière a été accompagnée par l’Esplanade dans le programme Accélération 2024-2026.

À travers l’engagement de ces entrepreneur.e.s, une même conviction se dessine : lorsque l’innovation s’enracine dans le réel et s’appuie sur les forces des communautés, elle devient un levier puissant pour transformer nos territoires et leur résilience.

Ce sont ces innovations, construites avec et pour les communautés, qui pavent la voie d’un Québec plus solidaire, mieux outillé et capable de relever les enjeux de notre époque.

L’équipe d’Esplanade Québec est fière de les accompagner dans la création de solutions durables pour nos communautés.