27 Sep Portrait d’impact – Réinspire favorise les apprentissages en plein air
Instruire le personnel des écoles à l’intégration du plein air dans les apprentissages des élèves, c’est la mission de Christine Drolet, fondatrice de Réinspire.
Ses formations et ses forfaits de séjours en nature proposent de favoriser l’engagement scolaire des jeunes tout en augmentant leur bien-être.
Depuis la pandémie, le nombre d’enseignants ayant organisé des activités pédagogiques à l’extérieur de l’établissement a bondi de 43 %, d’après des travaux menés par des chercheurs de l’Université de Sherbrooke.
La scolarisation en plein air permet aussi une meilleure attention, une baisse du stress et un plus grand transfert des connaissances selon plusieurs études dont les conclusions sont rapportées par l’Institut des troubles d’apprentissage.
C’est également en pleine crise sanitaire que Christine Drolet a mis sur pied un programme d’intervention ayant recours au plein air pour réduire le décrochage scolaire chez les élèves en difficulté. Une initiative qu’elle a d’abord testée dans les établissements du centre de services scolaires où elle travaillait alors à Montréal.
« J'utilisais des activités comme l’hébertisme, la tyrolienne, ou l’escalade, avec une intention psychoéducative derrière. Quand on grimpe sur un mur, oui, on apprend à installer son harnais, mais on acquiert aussi des compétences en matière de gestion du stress et de collaboration en relevant des défis », dit celle qui œuvre parallèlement en tant que psychoéducatrice.
Christine Drolet, fondatrice de Réinspire
Par ailleurs, une recherche-action menée à l’Université de Montréal examine actuellement les bénéfices que cette initiative peut apporter aux élèves et aux membres du personnel ayant participé à la mise en place du programme dans les huit écoles où il a été implanté en projet pilote.
« Avec les résultats préliminaires, on voit que le programme fonctionne. Ça donne des effets positifs sur la motivation des élèves à être à l'école et à apprendre différemment, mais aussi sur la santé mentale des adultes », observe Christine Dolet.
C’est ce qui a encouragé la psychoéducatrice à se lancer en affaires, afin de permettre à tous les enfants de la province de bénéficier d’une telle manière d’acquérir des connaissances.
Un faible intérêt pour les études, spécialement chez les adolescents ayant des difficultés d’apprentissage, les amène à décrocher, constate la fondatrice de Réinspire.
« Mais, quand un jeune a de bons liens avec les adultes, surtout ses enseignants, il est plus motivé à développer son plein potentiel et à rester à l’école », souligne-t-elle.
Du plein air à l’année
Les psychoéducateurs qui suivent la formation et l’accompagnement proposés par Réinspire créent ensuite des ateliers périodiques tout au long de l’année dans leurs établissements.
« Ça se vit à l'intérieur des heures de cours. Le psychoéducateur fait de l'éducation et de l'intervention par le plein air. Et, à travers l'année, les élèves vont avoir droit à des activités à l'extérieur de la classe sur le terrain de l'école ou dans les parcs avoisinant », décrit Christine Drolet.
Certains projets auront également lieu plus loin de l’établissement d’enseignement afin que les jeunes puissent profiter du fait d’être en plein air pour essayer une nouvelle activité.
Les jeunes se réunissent pour partager une activité en plein air
Certains psychoéducateurs proposent des activités chaque semaine. D’autres mettent sur pied des aventures en nature une fois par mois, mais préparent le groupe d’élèves durant plusieurs semaines, ajoute la fondatrice de Réinspire.
« Ça se vit progressivement pendant toute l’année scolaire. Ça se termine avec une activité finale qui est souvent un peu plus longue ou qui peut être transformée en séjour où les élèves dorment dans une tente », illustre-t-elle.
Une telle façon de faire est d’ailleurs au cœur de la mission de Réinspire, qui souhaite établir des liens humains positifs entre les adultes et les jeunes.
« Ça se passe dans des contextes qui changent de ceux auxquels ils sont habitués, résume l’entrepreneure. Et on n’a pas de problème de gestion d’utilisation de téléphones cellulaires, parce qu’on répond à des besoins qui sont différents. Et peut-être qu’on y répond mieux ».
Un soutien d’Esplanade Québec
C’est alors que Réinspire en était à ses balbutiements que Christine Drolet a intégré le programme Collision l’année dernière.
L’initiative a donné à la psychoéducatrice l’occasion de mettre à l’épreuve la façon dont elle voit son entreprise et la pousser encore plus loin.
« Le processus introspectif rigoureux m’a permis de prendre un pas de recul pour avoir une idée de l’écosystème dans lequel je me trouve et déterminer à quels besoins répondait mon projet. Ça a été passionnant de faire cet exercice avec une perspective différente », se réjouit-elle.
L’accompagnement avec un mentor l’a également aidée à fixer ses objectifs et poursuivre le développement de son plan.
« C’était très intéressant parce que tout reste à faire quand tu démarres une entreprise », dit-elle.
Christine lors du Bootcamp du programme Collision
Son passage chez Esplanade Québec lui a par ailleurs servi de tremplin professionnel, en lui permettant notamment de remporter en mai le Grand Prix Druide pour la création d’entreprise lors du 26e Défi OSEntreprendre à Montréal. Elle a également décroché un prix dans le cadre de l’incubateur Innovinc. RBC − Concrétisez.
Où en est Réinspire aujourd’hui?
Après avoir mis en ligne son site web au début du mois, Christine Drolet a fait le lancement officiel de Réinspire le 25 septembre dernier à l’Espace Rodier.
Elle y propose depuis lors ses formations à l’implantation du programme d’intervention et des séjours en plein air dans toutes les écoles du Québec.