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TriCycle, des insectes comme outils de valorisation des résidus - Esplanade Québec
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Portrait d’impact: TriCycle, des insectes comme outils de valorisation des résidus organiques

L’économie circulaire est à la base de TriCycle, une ferme urbaine qui nourrit son élevage de ténébrions avec quelques 25 tonnes de résidus alimentaires. Une recette gagnante qui lui permet actuellement de produire 8 tonnes d’insectes vivants par an.

Agir contre le gaspillage alimentaire, voilà ce qui amenait Alexis Fortin à cofonder TriCycle en 2019. « J’ai travaillé longtemps dans la gestion des matières résiduelles dans différents secteurs :  ça m’a permis de constater tous les volumes d’aliments gaspillés. On a donc voulu trouver une façon de réduire leur quantité, tout en leur donnant une valeur ajoutée » explique-t-il. 

Donner une nouvelle vie aux résidus organiques

D’où cette solution : détourner les résidus organiques des sites d’enfouissement pour leur donner une deuxième, voire une troisième vie, en les intégrant à la nourriture d’insectes destinés à la consommation humaine ou animale. Composés de drèches de micro-brasseries ou de son de blé issu de la fabrication de farine, ces résidus proviennent de transformateurs alimentaires locaux, qui ont parfois eux-mêmes donné une seconde vie aux aliments. À l’instar des jus que la compagnie Loop fabrique avec des fruits et légumes invendus, et dont la pulpe restante compose elle aussi la nourriture des ténébrions qu’élève TriCycle. 

Plus qu’une ferme d’élevage, TriCycle déploie également son modèle d’impact à travers d’autres activités : la sensibilisation du public sur la consommation d’insectes, l’accompagnement d’autres producteurs d’insectes, et la recherche et développement en vue d’optimiser la production entomologique et sa transformation.  

crédit photo: TriCycle
crédit photo: TriCycle
S’adapter aux besoins des clients

Et pour maximiser l’impact social de l’entreprise, Alexis Fortin participait à l’une des cohortes du programme Accélération de l’Esplanade. Il en retient la rigueur et l’exigence de son coach, Alain-Olivier Desbois. Surtout, les ateliers thématiques du programme l’ont notamment amené à mieux comprendre les besoins de ses clients en allant à leur rencontre: « Cela nous a permis d’ajuster notre modèle d’affaires».

Concrètement, TriCycle a notamment adapté son service de consultation auprès d’autres producteurs d’insectes. La startup constatait en effet que ces derniers préféraient se concentrer sur l’élevage stricto sensu des insectes. «L’idée maintenant est de plutôt travailler avec eux en partenariat, en les accompagnant dans le développement de leur ferme, tout en étant partie-prenante de leurs opérations :  on leur fournit les larves d’insectes, puis on leur achète les larves engraissées à la fin du processus pour les déshydrater nous-mêmes ». 

Et maintenant?

Aujourd’hui, TriCycle vend sa production d’insectes vivants ou séchés à des transformateurs alimentaires locaux qui les intègrent dans la fabrication d’aliments variés, comme des collations et autres compléments alimentaires. Il faut dire que les ténébrions ont un apport nutritionnel particulièrement intéressant. Ils sont en effet riches en vitamines, en minéraux et surtout en protéine : 100 g de ténébrions apporteraient 58 % de protéines selon Alexis Fortin.

Enfin pour boucler la boucle, TriCycle vend aux pépinières et centres de jardinage ses propres résidus, et plus précisément le frass, ce fumier d’insecte qui sert de fertilisant naturel. 

L’avenir s’annonce d’ores et déjà prometteur. TriCycle prévoit en effet de construire une nouvelle ferme urbaine l’an prochain. Son objectif : produire annuellement 250 tonnes d’insectes vivants en valorisant près de 8000 tonnes de résidus alimentaires.